L’une des questions que je vois le plus, c’est « quels sont les aliments à éviter ? ».
On me demande même parfois de rédiger une liste d’aliments « bons » et d’aliments « mauvais ».
Mais, qu’est-ce que ça signifie un « bon » ou un « mauvais » aliment ?
Et, plus important : est-ce que ça existe vraiment ?
Si vous avez lu l’article précédent sur l’équilibre alimentaire (à retrouver juste ici), vous savez qu’il existe plusieurs familles d’aliments. Mais mieux encore, vous savez qu’aucune d’elle ne doit être supprimée (sauf cas d’allergie ou de pathologies menant à une prescription).
En effet, on le répète : chaque famille d’aliment a sa place.
Oui oui, même les cookies.
Alors, ça vient d’où cette distinction entre « bon » et « mauvais » aliment ?
On associe aux aliments des effets positifs ou néfastes pour notre santé. Alors, il est vrai que certains aliments sont meilleurs que d’autres pour notre santé, on ne va pas se mentir le Big Mac est quand même moins intéressant qu’un plat équilibré avec des légumes.
Est-ce que ça veut dire pour autant qu’il faut bannir le Big Mac de sa vie à tout jamais ?
Est-ce que ça veut qu’il faut culpabiliser à s’en rendre malade quand on en mange un ?
Est-ce que ça veut dire qu’on doit compenser en sautant nos repas du lendemain ?
Bien-sûr que non, ça ne devrait pas être le cas.
Au quotidien vous ne mangerez pas autant de Big Mac que de légumes.
Il y a une différence entre « limiter » et « diaboliser à tout jamais ».
Vu comme ça, on pourrait croire que je soutiens les aliments ultra-transformés et les chaînes de fast-food. Pour plein de raisons éthiques, professionnelles et personnelles, ce n’est pas le cas. Ce que je soutiens, c’est la bonne santé des personnes qui font appel à moi. Et dans bonne santé, je ne parle pas que de la santé physique et du poids mais également du bien-être.
L’alimentation a beaucoup d’aspects.
Elle nourrit notre corps, mais elle a aussi une dimension sociale forte à ne pas oublier : on se réunit autour d’un bon repas en famille, on va au fast-food après le cinéma avec les copains, on se fait un pique-nique frais et coloré en Eté, une bonne raclette en Hiver.
Est-ce que vous vous voyez supprimer ça de votre vie ? Je vous souhaite que non.
Si vous le faites, qu’est-ce qui va se passer ?
Vous allez culpabiliser au moindre aliment « interdit » consommé.
Vous allez vous mettre une pression monstre à trouver des excuses pour ne pas manger comme les autres.
Vous allez perdre confiance en vous, peut-être même vous isoler.
Le problème, c’est plutôt qu’on a du mal avec la demie mesure.
Je constate souvent que quand quelqu’un veut rééquilibrer son alimentation il veut supprimer plein d’aliments et se nourrir quasiment que de protéines et de légumes (pauvres féculents, encore oubliés). Et si pendant une journée il n’y arrive : « tant pis je me lâche et je reprends demain ».
Soit on ne mange rien, soit on va au-delà ce qu'on peut manger.
On tombe dans le « tout ou rien » et au final, il y a de grandes chances pour que ça finisse comme ça ça :
Vendredi | Samedi | Dimanche |
/ | 2 tranches de pain avec du beurre et 1 café | / |
Poisson vapeur + brocolis et champignons | / | Restaurant en famille : burger maison et frites + une glace en dessert |
Soupe de légumes avec 1 petit morceau de pain | Raclette entres copains | Fast-food + grignotages dans la soirée |
Ressenti : faim dans l’après-midi et la soirée car les repas sont sautés et/ou pas équilibrés (absence de féculents, produits laitiers, protéines), sentiment d’être pas assez bien pour y arriver | Ressenti : Invitation à une raclette le samedi soir et à un restaurant en famille le dimanche midi. Le samedi midi est sauté dans l’espoir de « compenser l’apport du soir », car la raclette la fait beaucoup culpabiliser. Puisqu’elle aura faim, elle mangera beaucoup à la raclette et en sortira le ventre lourd. | Ressenti : Le dimanche : foutu pour foutu, la journée y passe entièrement. À partir de lundi, ça sera le retour du contrôle et de la restriction. |
Ici on observe :
- une logique de compensation,
- de la culpabilité,
- une envie de contrôle de l’apport donc des repas sautés et des familles d’aliments manquantes,
Au final : cette personne se sent tout sauf bien. Son apport est totalement déséquilibré, ce qui conduit à des grignotages le dimanche soir, comme pour relâcher la pression des jours précédents.
Pourquoi vouloir être 100% dans le contrôle ou alors 100% dans le lâcher ?
Est-ce qu’on ne peut pas se permettre les deux ?
La réponse c’est que, si.
Voici un exemple de rééquilibrage du menu précédent, avec les 2 invitations :
Vendredi | Samedi | Dimanche |
1 boisson chaude non sucrée + 2 tranches de pain avec du fromage | 1 boisson chaude non sucrée + 1 œuf au plat avec 1 portion d’emmental et 1 tranche de pain | 1 boisson chaude non sucrée + 2 tranches de pain grillés + 1 peu de beurre + 1 yaourt nature |
Poisson vapeur, Brocolis et champignons, Riz basmati,
1 yaourt nature + 2 clémentines.
| Carottes râpées, Poulet au thym et au citron, Courgettes, Semoule.
1 tranche de pain + du fromage frais 1 pomme |
Restaurant en famille : Burger maison Frites Glace en dessert
|
Soupe de légumes et de pommes de terre + 2 œufs durs 1 tranche de pain + 1 morceau de comté
Pas de fruit ou dessert car plus faim.
|
Raclette entres copains : 4 tranches de fromage, 3 grosses pommes de terre, 2 tranches de rosette, Cornichons, salade, champignons |
Sardines, Haricots verts, Restes de semoule.
1 yaourt nature + 2 clémentines |
Ressenti : pas de faim ressentie car toutes les familles d’aliments sont présentes, donc pas de frustration. Le rééquilibrage se passe bien. | Invitation à une raclette le samedi soir et à un restaurant en famille le dimanche midi. Les autres repas restent équilibrés, mais les portions sont adaptées à la faim. Ce qui fait que la raclette et le dîner du dimanche sont équilibrés. | On a évité de tomber dans le « foutu pour foutu ». À partir de lundi, le rééquilibrage se poursuivra comme sur le vendredi. |
Le plaisir fait bien partie de l’alimentation.
Si vous voyez des nutritionnistes se permettre de manger des pancakes avec de la pâte à tartiner, ce n’est pas parce que ce sont des mauvais(e)s nutritionnistes, mais parce qu’on sait que le plaisir a une place fondamentale et que ce ne sont pas ces pancakes qui vont tout détruire.
En revanche l’hyper contrôle si.
Alors, comment on peut faire ?
On construit une base solide : une alimentation équilibrée avec des plats qui comportent les aliments essentiels, une ou plusieurs collations si besoin, l’écoute de nos sensations alimentaires pour respecter nos besoins, la reconnexion avec la cuisine et les aliments bruts.
Et, par-dessus ça, on ajoute le plaisir de temps en temps. Une fois qu’on a compris comment fonctionnait l’alimentation équilibrée, on peut rééquilibrer n’importe quel plat et laisser de la place au plaisir sans culpabiliser.
Vous allez peut-être me dire : oui mais Amélie, sur le deuxième menu je mange beaucoup plus, donc j’ai plus de calories et j’ai plus de chance de grossir ?
Vu comme ça, on peut le croire en effet.
Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas.
En étant en restriction et en sautant des repas, on a plus de chances de manger au-delà de notre faim aux autres repas qui sont des repas riches. De plus, il y a de fortes chances pour que la frustration ressentie sur le reste de la journée mène à des grignotages.
Conclusion : ne croyez pas tout ce que vous lisez.
Ne supprimez pas des aliments que vous aimez juste parce qu’un jour une inconnue vous a dit que ce n’était « pas bien de manger ça ».
Renseignez-vous, faites vous accompagner, apprenez à équilibrer vos assiettes, et vous allez gérer tout ça merveilleusement bien ♥
Je vous souhaite une très bonne journée et je vous dis à très bientôt,
Amélie
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